Dragon Ball Super : 3ème partie de l'interview de Toyotaro au Napoli Comicon 2017
Dragon Ball Super : 3ème partie de l’interview de Toyotaro au Napoli Comicon 2017
Dragon Ball Super : 3ème partie de l’interview de Toyotaro au Napoli Comicon 2017
Après vous avoir présenté une première interview de Toyotaro au Comicon 2017 de Naples, puis une seconde interview italienne dans laquelle Toyotaro annonçait notamment que les équipes définitives pour le Tournoi du Pouvoir n’étaient pas forcément celles que nous pensions connaitre, voici une 3ème interview, toujours réalisée pour l’occasion du Comicon, où Toyotaro nous parle plus de ses techniques, références et préférences.
Dragon Ball Super : 3ème partie de l’interview de Toyotaro au Napoli Comicon 2017
Question : Toyotaro-san, que pensez-vous de l’accueil des fans italiens et quelles sont vos premières impressions sur l’Italie ?
Toyotaro : Je suis très heureux. Les fans italiens m’ont réservé un accueil très chaleureux. De mon côté je vais bosser très dur pour les divertir avec chaque dessin de Dragon Ball. Je suis très honoré d’être ici, merci.
Q : Qu’est-ce que cela vous fait d’être le successeur d’Akira Toriyama et par-dessus tout, d’avoir l’honneur de dessiner Dragon Ball ?
T: Je ressens une grande responsabilité en dessinant sur cette série. J’espère ne pas vous décevoir et je vais continuer à dessiner pour vous amuser.
Q : Quel est le process créatif entre vous et Toriyama-sensei ? Est-ce vous qui décidez sur la création de tel personnage, du développement de l’histoire ou de chaque personnage ?
T : Je reçois l’histoire principale de la part de Toriyama-sensei et à partir de cela, je prépare le storyboard. Une fois complété, je le présente à Toriyama-sensei. S’il est d’accord, je passe alors à la finalisation des dessins. Voilà comment ça marche. Toriyama-sensei décide des grandes lignes de l’arc narratif : comment cela commence et où cela finit. Mais ensuite c’est moi qui créé les détails.
Q : Qu’est-ce qui vous a motivé à dessiner ? Avez-vous appris tout seul ? Ou avez-vous étudié le dessin à l’école ?
T : J’ai commencé à dessiner car j’aimais Dragon Ball. J’ai appris seul, j’ai étudié le dessin seul. A l’université, cependant, j’ai étudié l’art de la communication afin de devenir professeur d’art.
Q : A propos de Dragon Ball, et nous savons que vous êtes un grand fan, quelle est votre relation à Dragon Ball et qu’est-ce qui vous a accroché la première fois que vous l’avez regardé ?
T : Dragon Ball, en un mot, c’est la vie. Ça m’a tout appris. Avec Dragon Ball, j’ai commencé à lire des mangas, c’est vraiment l’œuvre qui m’a le plus influencé. Dragon Ball représente tout pour moi. Cela m’a rapproché du monde du manga.
Q : Toyotaro-sensei, quelles sont vos techniques favorites pour dessiner ?
T : Je commence tout d’abord par dessiner avec un crayon, puis je fais une photocopie en bleu, que je commence à encrer, pour ne pas avoir à l’effacer ensuite. Disons que c’est mon petit secret. Je ne connais pas d’autres mangakas qui utilisent cette technique, c’est surement une technique que j’ai inventé. Je voulais la garder secrète, mais… j’ai déjà tout révélé !
Q : C’est une question d’un vrai fan : Quel est votre personnage favori et quel est votre ou vos combat(s) préféré(s) ?
T : C’est Gokû, je l’aime beaucoup. Et pour le combat, si nous parlons de l’histoire originale, j’aime beaucoup le combat entre Gotenks et Majin Buu. C’est un combat assez fun ! Dans Dragon Ball Super, cependant, je pense que c’était le combat contre Hit.
Gokû SSB vs HitGotenks SSJ3
Q : On parle souvent de Dragon Ball pour sa très grande influence, mais avez-vous autre chose que Dragon Ball ? Est-ce que vous suivez des mangas, est-ce qu’il y en a un qui vous plaît particulièrement ?
T : Si on parle de manga, Bakuman m’a beaucoup influencé car il m’a appris la marche à suivre pour devenir mangaka. Si on parle de séries en cours, My Hero Academy a une très forte influence.
Q : Je vous ai questionné sur vos influences japonisantes. Mais je voulais savoir si vous connaissiez des auteurs occidentaux qui vous ont influencé ou que vous aimez lire… dont vous aimez le style.
T : Honnêtement, avant de venir à Naples, je ne connaissais aucun artiste européen, mais hier au Comicon, je suis tombé sur Zerocalcare[1]. Après le diner de Star Comics, j’ai rencontré Roberto Recchioni, Giacomo Bevilacqua, Mirka Andolfo et Riccardo Frederici. Tous de très bons auteurs. Ils m’ont donné certains de leurs livres et j’ai beaucoup apprécié. Ils semblent tous très bons, je les admire.
Q : Toyotaro-sama, quel Gokû préférez-vous dessiner : le Gokû sérieux ou le Gokû blagueur ?
T : Le Gokû sérieux est plus fun à dessiner car il doit être très bon, donc n’y faites pas trop attention.
Q : Quand vous faites des illustrations de couvertures simples ou colorées, est-ce que vous suivez des directives ou êtes-vous libre d’improviser ?
T : En général, les éditeurs me donnent des instructions basiques. Ils me disent quels genres de design je devrais créer. J’aime faire des images calmes, avec une atmosphère paisible, mais parfois les éditeurs me demandent des mises en scènes plus dynamiques ou dramatiques.
Questions du public :
Q : Qui est le plus fort : Beerus ou Vegetto Blue ?
T : Comme l’a indiqué Kaiōshin dans le dernier chapitre du manga, il se pourrait que Vegetto Blue ait dépassé la puissance de Beerus. Mais pour l’instant on ne sait pas si cela est vrai ou pas.
Q : Quelle transformation dans le monde de Dragon Ball, préférez-vous ?
T : Par le passé, j’adorais le Super Saiyan 4 (ndlr : Dragon Ball GT) mais maintenant, je peux dire que je préfère le Super Saiyan Blue.
Gokû SSB et Gokû SSJ4
Q : Vous avez dessiné Gokû, mais comme nous avons pu le voir, cette composition est assez particulière, pourquoi ces postures ?
Gokû, Gokû SSG, Gokû SSB par Toyotaro
T : Dragon Ball Super utilise plusieurs postures, phases et transformations. Tout en haut, nous pouvons voir Gokû dans son état normal, puis en Super Saiyan God et enfin en Super Saiyan Blue.
Q : Vu que l’on parle de vos travaux, naturellement je voulais vous demander : Quel est le plus facile à dessiner et quel est le plus difficile ou prend le plus de temps à dessiner ?
T : Il n’y a rien de facile pour moi. Tous les éléments sont compliqués. Mais si nous parlons de vitesse, je trouve plus facile de dessiner des visages au premier-plan. A contrario, je trouve les scènes de combats plus compliquées.
Q : Vu que nous avons parlé de vos techniques de dessin, travaillez-vous seul ou avez-vous un assistant ?
T : Oui, j’ai un assistant. J’assigne certaines missions comme gérer les fonds (arrière-plan) ou ajouter des dessins.
Q : Dragon Ball est une série caractéristique des années 90’ et a conquis les années 2000. Nous sommes en 2017 et avec cette nouvelle série, elle a maintenant conquis la seconde décennie des années 2000. A votre avis, quelles sont les caractéristiques indémodables de cette Univers de fiction ?
T : C’est une question difficile mais je pense que Dragon Ball était vraiment une pionnière dans son genre. L’approche d’Akira Toriyama-sensei pour donner aux lecteurs des nouvelles formules de scènes de combats sans précédents avec des éléments frais. Je pense qu’aucun autre manga n’a été créé sur ce schéma, cette série est donc unique en son genre.
[1] Un auteur de BD italien (La prophétie du Tatou, Kobane Calling).
Dragon Ball Super
Dragon Ball Super (ドラゴンボール超) est une série animée japonaise produite par le studio Toei Animation (qui avait déjà produit d’autres œuvres de Toriyama-sensei comme Dragon Ball, Dragon Ball Z ou encore Dr Slump). La série est diffusée depuis le 5 juillet 2015 sur la chaîne japonaise Fuji TV. Alors que la série Dragon Ball GT reprenait après les 10 ans d’ellipse après la fin de Dragon Ball Z, Dragon Ball Super fait le choix de reprendre quelques temps après la défaite contre Majin Buu (entre les 6 mois qu’il a fallu pour effacer dans la mémoire des gens les ravages de Buu et la naissance de Pan, la fille de Gohan et de Videl). La série commence par reprendre les films qui sont sortis au cinéma en 2013 et 2015, à savoir respectivement Dragon Ball Z : Battle of Gods et Dragon Ball Z : La Résurrection de ‘F’ avant de partir sur de l’inédit. La série va également d’une part introduire un certain nombre de nouveaux personnages, et d’autre part agrandir l’univers et la connaissance établie de Dragon Ball avec son lot de nouvelles transformations.
La série est aussi adaptée en manga qui sert d’outil promotionnel au tout, et est dessinée par Toyotarō et prépublié dans le Jump depuis le 20 juin 2015 dans le magazine V-Jump au Japon. Le premier volume est disponible au pays du soleil levant depuis le 4 avril 2016, le second tome est disponible depuis le 2 décembre 2016, toujours au Japon. Glénat a sorti le premier tome en France le 5 avril 2017. Le second tome sortira quant à lui le 5 juillet 2017.
Fan depuis toujours de Dragon Ball, j'ai grandi avec le Club Dorothée et avec tous les anime de légende, diffusés pour la première fois en France à ce moment-là. Je suis fan de l'intelligence que Toriyama met dans ses œuvres et notamment j'adore découvrir de nouvelles illustrations et vous traduire tout un tas d'interviews le concernant. Fait rare : j'aime bien Dragon Ball GT !