Dragon Ball Super SUPER HERO : Interview du directeur de l’animation Chikashi Kubota
Les pamphlets du film Dragon Ball Super Super Hero nous offre une interview du directeur de l’animation Chikashi Kubota. Il nous parle dans cette interview de son travail sur le film et notamment de la CG (3D).
Originaire de Tokyo, Chikashi Kubota a notamment œuvré en tant que character designer et directeur de l’animation sur le film ONE PIECE : Le Baron Omatsuri et l’Île Secrète, et sur la série One-Punch Man. Il a pu fournir un certain nombre d’animations clés, des chara design de personnages et des directions d’animation de plusieurs projets. En 2018, Kubota a également travaillé sur le film Dragon Ball Super Broly en tant qu’animateur en chef.
Interview de Chikashi Kubota, le directeur de l’animation du film Dragon Ball Super Super Hero
Nous demandons ce que cela fait d’être directeur de l’animation sur un projet CG (Computer Graphics), avec ce rôle important de faire des corrections 2D sur des travaux en 3D.
Q : Quel genre de choses posent des difficultés pendant la production ?
CK : Quand la description est arrivée et nous a indiqué qu’il s’agissait d’un film CG en 3D, il y a eu quelques palpitations. Mais au-delà de ça, que ce soit en 2D ou 3D, je ressentais surtout l’envie de continuer à travailler sur Dragon Ball. Quand j’ai lu le script, j’ai été incroyablement excité – cela me rappelait mon passé quand j’achetais le Weekly Jump et que je lisais les derniers chapitres de Dragon Ball, enfant. J’étais comme, « Wow, c’est le nouveau Dragon Ball ! » (rires) Avec un projet 3D en particulier, je me suis dis que j’étais capable de contribuer en amenant ma fixation sur le fait de répliquer le style de Toriyama-sensei, en plus de simplement modéliser les personnages en 3D. Tout le monde à ce sens de cette « Qualité niveau Toriyama » très distinctive, et je me suis penché sur le travail des précédents animateurs et de leur propre approche de la représentation des œuvres de Toriyama-sensei pour les amener dans ce film.
Q : Vous avez précédemment été animateur en chef du dernier film, Dragon Ball Super : Broly, et êtes devenus le directeur de l’animation pour ce film. Qu’avez-vous ressenti ?
CK : Avec ce film, je ne faisais pas partie de ce qu’on appellerait les étapes de mise en page et les brouillons en animation 2D. Normalement, j’aimerais être beaucoup plus impliqué sur ces parties, mais tout le mouvement que j’ai pu apercevoir une fois présent était si vivant que je n’ai eu aucun souci à me faire. C’était comme une culture ou une grammaire différente. Je me disais « Oh, ils ont mis ce genre de séquence ici. Je vois. » Parfois, il y a même eu des moments où je me suis dit qu’il y avait un peu trop de mouvements, mais j’étais en admiration devant le contrôle que l’on pouvait ressentir même dans les plus petits détails, en comparaison avec de l’animation 2D, où les choses tendent à se transformer calmement en ligne. Même l’étape de la production responsable des visuels différait grandement des animations 2D. Avec tant de process, de parties, et de gens, j’attendais avec impatience de voir les images optimisées à chaque nouvelle prise.
Concernant mon travail en tant que directeur de l’animation, j’ai utilisé un iPad afin de réaliser des corrections directement sur les rendus d’images en 3D. Avec la 3D, changer ne serait-ce qu’une ligne peut amener au besoin de réajuster tout le modèle, ce qui peut causer des soucis. J’ai dû y aller très précautionneusement, afin d’expliquer exactement pourquoi une certaine image était nécessaire, parfois en laissant des notes écrites de la « perspective de l’illustrateur » afin de détailler avec attention pourquoi une chose marcherait et une autre non, etc. Ce qui m’a surpris, c’était que même dans les cas où je pensais, « Était-ce trop ? Est-ce qu’ils vont modifier cela ? », la scène revenait exactement comme je l’avais demandé. Tout le monde travaillait tellement dur. Il y a eu tant de fois où j’ai eu des « corrections du directeur de l’animation » qui me sont parvenues et j’ai été touché par le fait que toutes les corrections demandées étaient intégrées.
Q : Quels sont certains des éléments clés ou des scènes spéciales auxquels il faut faire attention ?
CK : De Dr Slump à Dragon Ball, de la jeunesse de Son Gokû, à son mariage, la naissance de son premier enfant – il y a toujours eu un sens de l’inattendu. Le sens de l’inattendu de Toriyama-sensei a réussi à passer de son art analogique à l’ère du digital. Ce « sens de l’inattendu » très souvent vu dans le monde de Toriyama-sensei est bel et bien vivant dans ce film. Je parle de mon excitation à faire parti de ce nouveau chapitre depuis le début, mais j’espère que vous trouverez aussi du divertissement au-delà de ce sens de l’inattendu, et que vous serez capable d’apprécier la dernière histoire en 3D de Dragon Ball par Toriyama-sensei. Ce film a été rendu vivant dans un environnement entièrement en 3D, donc il y aura de nouvelles découvertes en regardant les personnages de Toriyama-sensei bouger dans cet environnement en trois dimensions. Nous avons pu utiliser un travail de caméra que nous aurions souvent évité dans une animation dessinée à la main, ce qui devrait être visuellement rafraîchissant.
Ma scène favorite dans le film est celle qui se passe sous la pluie. Dans une animation à la main, les visuels de la pluie tendent à paraître plutôt plats, mais ici nous avons été capable de représenter la texture en 3D des gouttes de pluie d’une façon intéressante, menant à des visuels jamais vus encore dans la série. Il y a plein d’autres différences entre ça et l’animation 2D, donc SVP amusez-vous pendant le film !
Q : Un message pour les spectateurs ?
CK : Quand je lisais Dragon Ball dans le Weekly Jump, il y avait à la fois l’anime et le manga. Une des raisons pour laquelle je voulais devenir animateur était que j’étais en admiration devant le fait qu’il y avait des adultes professionnels qui étaient capable de prendre ce fabuleux manga qu’était Dragon Ball et le transformer en un anime pour nous les enfants. Que ce soit les comédiens, les écrivains, les artistes, j’admire profondément tous ceux qui ont été impliqués dans la production et l’animation finale réalisée à partir de tout leur travail. Cette fois, je sens que c’est mon tour. Je promets à tout le monde de vous donner tout le plaisir que Dragon Ball m’a donné étant enfant. C’est toute l’implication que je mets dans mon travail.
Dragon Ball Super Super Hero est le dernier film Dragon Ball en date produit par TOEI Animation. Le film est réalisé par Tetsuro Kodama. Akira Toriyama est une nouvelle fois de retour au scénario, ainsi qu’à la conception de certains personnages. L’histoire de Dragon Ball Super Super Hero se situe entre la fin du film Dragon Ball Super Broly et le 28ème Tenkaichi Budokai qui clôturait l’histoire originale. L’armée du Ruban Rouge autrefois détruite par Son Goku fera son grand retour. Les nouveaux cyborgs Gamma 1 et 2, autoproclamés « Super Héros », s’en prendront à Gohan et Piccolo.
Pour la première fois, le film est intégralement en CGI. Un premier trailer a été montré à la New York Comic Con 2021, un second à la Jump Festa 2022, un troisième en mars dernier et un quatrième fin mai. Le site officiel du film a ouvert, regroupant les dernières news, les dernières vidéos, ainsi que les commentaires d’Akira Toriyama. Le film est sorti le 11 juin 2022 au Japon, et arrivera courant 2022 en France ainsi que dans le reste du monde.
Remerciements: Kanzenshuu.com