« J’ai même essayé de rapper ! » Hironobu Kageyama partage ce qu’il a appris de son « entraînement musical » dans Dragon Ball
Le site officiel de Dragon Ball nous partage une interview du chanteur japonais Hironobu Kageyama. Spécialisé dans les génériques de dessins animés, Kageyama est très connu des fans de Dragon Ball pour avoir interprété pas moins de 70 chansons pour la série, notamment les opening cultes « Cha-La Head Cha-La » et « We Gotta Power ». Dans cette interview, Kageyama revient sur sa carrière d’artiste depuis les années 70 où il était encore membre du groupe « LAZY », et comment il en est venu à chanter des chansons d’animes par la suite. Il nous parle également de la création de « Cha-La Head Cha-La », des coulisses de ses enregistrements, de Dragon Ball, et plus encore.
« J’ai même essayé de rapper ! » Hironobu Kageyama partage ce qu’il a appris de son « entraînement musical » dans Dragon Ball
Un chanteur de rock qui chantait des chansons d’anime
Q : Les interviews avec vous sur Dragon Ball se concentrent en général exclusivement sur les 3 thèmes de l’anime « Cha-La Head Cha-La », « We Gotta Power » et « Bokutachi wa Tenshi Datta », mais vous avez été le chanteur de bien plus de chansons pour la série Dragon Ball Z, non ?
HK : C’est cela. J’ai chanté la plupart des chansons des films également, et j’ai perdu le compte du nombre d’albums « Hit Song Collection » que j’ai pu sortir…
Q : Quand nous avons regardé, c’était autour de 18-20, en incluant les versions remixées.
HK : C’est tellement ! Après avoir sorti les Hit Song Collections, j’ai aussi passé du temps en temps que chanteur pour les thèmes de jeu. Avec tout cela, je pense que je dois être autour de 70 chansons sur lesquelles j’étais chanteur.
Q : J’aimerais creuser cette histoire plus tard, mais tout d’abord j’aimerais vous demander comment s’est passé le process de création de « Cha-La Head Cha-La » ?
HK : Je pense que je devrais commencer par vous raconter comment j’ai fini par faire des chansons d’anime dans un premier temps. J’ai tout d’abord commencé en tant que membre du groupe de rock « LAZY », mais quand nous nous sommes séparés, j’ai voulu lancer ma carrière solo. J’avais 20 ans à l’époque, et cette période était la plus difficile de ma carrière de chanteur. Je n’arrivais pas à trouver un bon groove, et le public présent à mes concerts allait en diminuant.
Cela a duré 4 ans. Puis, en 1985, j’ai reçu un appel du directeur de la Columbia Japonaise, sorti de nulle part, qui me disait qu’il me chargeait de faire la chanson principale de « Dengeki Sentai Changeman » (ndlr : une sorte de suite à Bioman). Je me sentais si chanceux d’avoir été choisi par le directeur. Selon lui, depuis le début des 80’, l’industrie a commencé à accueillir plus favorablement des chansons joyeuses / entraînantes pour les anime, et donc il cherchait un chanteur de rock qui pourrait les chanter.
Q : Et c’est là que tout a changé et que vous êtes rentrés dans le monde des chansons d’anime ?
HK : Presque. Après cela, j’ai chanté la chanson principal pour « Saint Seiya – Les chevaliers du Zodiaque », « Saint Shinwa – Soldier Dream » en 1988. J’ai continué avec « Cha-La Head Cha-La » en 1989, ce qui faisait deux années de suite à chanter des chansons d’anime adaptés de mangas du Weekly Shonen Jump. C’est vraiment ce qui a changé la direction de ma vie pour de bon.
La première fois que j’ai chanté « Cha-La Head Cha-La », jusqu’à aujourd’hui, je ne me suis plus jamais inquiété pour mon futur. La voie que j’avais tracée toutes ces années m’a amené à créer le JAM Project, et je suis toujours sur cette même trajectoire en ce moment.
« Cha-La Head Cha-La » sonnait d’abord comme une chanson de Bon Jovi
Q : Quand vous avez entendu la première démo de « Cha-La Head Cha-La », qu’en avez-vous pensé ?
HK : Avant que Yukinojo Mori n’écrive les paroles, le directeur de la Columbia m’avait dit qu’à partir de là, le titre de Dragon Ball changerait pour « Dragon Ball Z », et vu que j’allais devenir le nouveau chanteur du thème de l’anime, il voulait que je lui fasse une démo en cassette qui pourrait ensuite être utilisée aux conférences à venir. Donc, moi et ma bande avons réalisé une démo dans une sorte de style rock américain, qui semblait assez similaire à la musique de Bon Jovi. A cette époque, je pensais que ça sonnait très bien.
Donc, quand j’ai eu un coup d’arrêt sur les arrangements finaux, et que j’ai réalisé que ça avait complètement changé, je ne savais plus quoi dire. Pour être tout à fait honnête, je n’étais même plus sûr de savoir si c’était bien ou mauvais.
Q : Ce n’est pas du rock américain effectivement.
HK : Non bien sûr. Le riff de la basse le rappelle un peu, et la chanson a clairement un accent pop des années 80. Contrairement aux accords de guitare stridents, il y a des sons aigus qui sortent du clavier. C’est totalement différent de l’esthétique rock grand public de l’époque, et il n’y avait tout simplement aucun compositeur assemblant ce type d’arrangement. C’était donc le son général, ainsi que les paroles, qui étaient toutes nouvelles et originales. Depuis que je chantais du rock jusqu’à ce point, pour moi, c’était une révélation complète.
Le producteur en charge des arrangements finaux de la chanson était un amoureux des musiques de club, et ils faisaient quelque chose comme ce qui s’appelle maintenant « l’enregistrement pas-à-pas » depuis le début.
Q : Quelle était votre première impression sur les paroles ?
HK : Honnêtement, j’ai cru que c’était une blague. *rires*
Mais, vu que je connaissais Yukinojo Mori depuis notre adolescence, je me suis dit qu’il était bien le genre à faire quelque chose de fou. Je me demande s’il va se fâcher si je raconte cela ? *rires*
Il y a aussi le fait que, à cette époque, la plupart des auteurs priorisaient le fait de montrer leur propre style au travers de leurs paroles, tandis que Yukinojo Mori priorisait l’amusement du chanteur. Il se disait que si les chanteurs ne pouvaient pas ressentir qu’ils s’amusaient en chantant les paroles, alors ce n’était rien de plus qu’un poème. Il était proche du groupe Yonin Bayashi depuis le lycée, donc sa façon de faire était sans aucun doute rock’n’roll. L’idée que faire des choses que d’autres gens ont déjà fait est ennuyeux et soulant était déjà central dans son rôle de créateur.
A côté de ça, on m’a souvent demandé dans des interviews à l’étranger ce que signifiait « Cha-La Head Cha-La » en Japonais. *rires*
Q : Quand on y pense c’est vraiment une phrase étrange. *rires* Mais du coup, comment répondiez-vous à cette question ?
HK : Je disais que « Hechala » était une sorte de « pas de problème » et « chala » souligne cela. C’est comme si nous disions « vraiment aucun soucis ». *rires*
Q : Pour en revenir à notre conversation initiale, il semblerait que la chanson « Cha-La Head Cha-La » soit née du talent unique de Yukinojo Mori et la tendance du producteur de toujours garder l’œil sur les nouvelles tendances musicales. Pouvez-vous nous parler de votre expérience quant à l’enregistrement de la chanson ?
HK : C’était comme une bouffée d’air frais, et c’était tellement amusant à chanter. Même si cette chanson était quelque chose de complètement nouveau, il y avait beaucoup de rock’n’roll dedans. En tant que personne élevée aux groupes de rock britanniques comme Deep Purple ou Led Zeppelin, il y avait beaucoup d’éléments familiers dedans.
Il y avait le « thwang » (ndlr : son des cordes) des guitares tandis que vous construisiez le chœur, ainsi que le punch des instruments et du chanteur ! C’est vraiment difficile à décrire avec des mots. *rires*
Q : Je pense que vous y êtes arrivés. Il y a une forte montée en pression avant un relâchement triomphal. Peut-être que le plus incroyable cependant, est qu’au moment de l’enregistrement, vous travailliez toujours sur un chantier de construction.
HK : J’ai en fait effectué ce métier pendant plusieurs années à l’époque, et vu que je n’avais pas encore 30 ans, j’étais plutôt costaud, tant mentalement que physiquement. Je le faisais car il n’y avait pas d’autres moyens pour continuer à jouer la musique que j’aimais ainsi que pour soutenir ma famille, donc je ne me suis jamais dit que c’était une charge.
Une session d’enregistrement comme une expérience scientifique
Q : Nous avons effleuré plus tôt ce sujet, mais après « Cha-La Head Cha-La », vous avez publié chanson après chanson pour « Dragon Ball Z ». Vous avez dû enregistrer en boucle, non ?
HK : Oui, vous avez raison. A l’époque, Columbia était derrière 70% des chansons d’anime publiées. Enregistrer 3 ou 4 chansons par jour était monnaie courante. Jour après jour, on enregistrait.
Q : Chanter tout cela était surement dur, mais réaliser tant de chansons n’a pas dû être facile non plus ! Pouvez-vous nous en dire plus sur tout le staff impliqué dans la création de la musique de « Dragon Ball Z » ?
HK : A l’époque, le producteur de musique de la Columbia était M. Uchida. Il a formé une équipe spéciale dédiées spécifiquement à « Dragon Ball Z » appelée Projet MONOLITH.
Il y avait 4 chanteurs principaux. Les chanteurs masculins étaient moi et Shinichi Ishihara, et les chanteuses étaient KUKO (qui se fait appeler IKUKO maintenant) du groupe Waffle, et YUKA. Puis il y avait le compositeur de « Cha-La Head Cha-La », Chiho Kiyooka, et le programmateur du synthé du Yellow Magic Opera, Hideki Matsutake. Enfin, Sakiko Iwamuro et Dai Sato étaient en charge des paroles.
Q : Est-ce le Sato qui travaille actuellement en tant que scénariste ?
HK : C’est bien lui. Quand nous étions tous ensemble dans cette équipe, il réalisait non-stop de la musique pour « Dragon Ball Z ». Il ne faisait pas de musique rock percutante, au lieu de cela, il s’agissait toujours d’une musique approximative mais raffinée, assez unique dans le genre des chansons d’anime. Tout était complètement original, tout comme Dragon Ball.
Q : En tant qu’enfant, je me contentais d’écouter les chansons pour ce qu’elles étaient, donc je ne m’en rendais pas compte à l’époque, mais il y avait vraiment beaucoup de super chansons. Celui qui me vient à l’esprit est » spacepeopleDBZ « , la chanson où vous avez rappé !
HK : C’est exact ! En fait, l’histoire derrière c’est que Dai s’est associé avec Yoshinori Sunahara, alias « Marin », du groupe Denki Groove, et ils étaient super enthousiastes à l’idée de me faire rapper. J’étais assez surpris ! Je veux dire, c’était du rap. *rires*
Quand je me suis présenté au studio d’enregistrement, je n’avais toujours pas vu de paroles ou quoi que ce soit, mais Dai a juste commencé à jouer les instruments et m’a dit quelque chose de super vague comme : « Le rythme est un peu comme ça. Essayons ça. » On aurait dit un peu une expérience scientifique.
Q : Pour « spacepeopleDBZ », Sato et Marin sont présentés comme « STÉRÉOTYPE » dans le générique, mais il s’avère que c’est vous 3 qui l’avaient enregistré sur un mode essais / erreurs.
HK : C’était tellement amusant. Dans le cadre du processus d’enregistrement, il existe une étape appelée « recherche »*. Pour cela, j’observais juste de loin, mais c’était fascinant de voir tout cela arriver.
(* Note: Recherche (« Track Down ») est un processus qui implique de prendre tous les composants qui ont été enregistrés séparément et de les compiler en un seul morceau tout en apportant les ajustements nécessaires à chacun.)
En règle générale, un ingénieur du son effectuera des ajustements en fonction des instructions du producteur, mais pour « spacepeopleDBZ », il s’agissait juste de Marin en tant que producteur et d’un de ses amis en tant qu’ingénieur du son. Ils se tenaient tous les deux devant la table de mixage dansant, communiquant vaguement avec leurs yeux, superposant différents filtres comme s’ils étaient des DJ, et nous enregistrions quelque chose, puis ils écoutaient et réécoutaient. Ils étaient tellement dedans et ont continué à faire des ajustements ici et là au fur et à mesure que nous avancions.
Je me souviens avoir pensé que je n’avais jamais vu des gens qui étaient aussi insouciants. C’était un grand choc culturel !

Q : C’est très différent de l’image standard des sessions d’enregistrement d’une chanson d’anime !
HK : Absolument. Mais même si j’étais assez surpris, je ne détestais pas du tout. J’irais jusqu’à dire qu’avoir vécu quelque chose d’aussi profond que cela m’aide aujourd’hui quand j’écris des chansons. Parce que j’ai cette expérience, mon répertoire en tant que chanteur de rock est plus large que la plupart. Je ressens certainement cela quand je participe à des concours – ou autres – de chansons.
Le chanteur avec lequel Hironobu Kageyama ne pensait jamais pouvoir rivaliser
Q : C’est donc l’histoire d’un jeune créateur qui donne tout ce qu’il a pour créer quelque chose de complètement original dans le genre relativement illimité des chansons d’anime. Y avait-il d’autres membres de l’équipe qui ont eu un grand impact sur vous ?
HK : Il y en avait, oui. Quand j’écoutais la session d’enregistrement de Shin (Shinichi Ishihara), je me souviens avoir pensé : « Honnêtement, vu comment sont les choses aujourd’hui, il n’y a aucun moyen que je puisse surpasser ce gars quand il s’agit d’une chanson comme celle-ci. »
En termes de chansons avec une essence de rage-juvénile, j’étais sûr que je pouvais faire un meilleur travail, mais pour les ballades plus lentes comme « Aquarium no Yoru », ou pour les chansons avec une musique plus funk comme « E na E », je n’étais simplement pas aussi bon que lui. Je ne voulais rien de plus que de trouver un moyen, une technique, pour pouvoir chanter ce genre de chansons.
Q : Donc, après avoir rencontré quelqu’un avec ce genre de talent, vous avez suivi votre propre « entraînement » et vous avez amélioré vos capacités en tant que chanteur.
HK : En repensant à cette période, je suppose que vous pourriez dire que le nombre infernal de sessions d’enregistrement que j’ai réalisé était mon entraînement. *rires*
Q : Mais vos balades sont aussi extraordinaires. La chanson que vous avez interprétée à l’événement du 30e anniversaire, « Comet Library », était particulièrement spéciale.
HK : J’adore cette chanson aussi. *rires* C’est la même chose qu’avec le rap, mais j’ai vraiment apprécié le fait que travailler sur Dragon Ball m’a donné l’opportunité de chanter des chansons en dehors de mon répertoire habituel.
Q : Y a-t-il une chanson en particulier pour laquelle vous vous sentez une affinité ?
HK : C’est une question difficile… Peut-être « Marugoto » ou « MIND POWER… Ki… ». Mais là, encore, j’aime aussi des chansons comme « Ya’ na Koto ni wa Genki Dama !! » et « Unmei no Hi : Tamashii vs. Tamashii ». Cela ne précise pas vraiment les choses, cependant. *rires*
Oh, et je m’en voudrais de ne pas mentionner mon duo avec KUKO, » Eien no Yakusoku « . Même maintenant, je me déchire toujours au point où je ne peux plus chanter chaque fois que nous interprétons cette chanson ensemble.
Q : Juste en écoutant les chansons de Dragon Ball, les fans peuvent profiter de votre panel complet en tant qu’artiste.
HK : Vous pourriez facilement organiser un concert complet avec uniquement des chansons de Dragon Ball. *rires*
Interpréter « Cha-La Head Cha-La » aux Prince Hotels et dans les courses de chevaux
Q : Je suis sûr que tout ces enregistrements ont été difficiles, mais en même temps, vous avez également voyagé et fait beaucoup de concerts, comme des dîners-spectacles à l’hôtel, n’est-ce pas ?
HK : Ce n’étaient pas exactement des dîners spectacles ; plus comme des événements familiaux avec des personnages du manga et mes propres performances. Après la partie spectacle avec des personnes déguisées en différents personnages, un chanteur montait sur scène et chantait la chanson thème de l’anime en question. C’est un peu étrange mais pendant Noël et la Golden Week, j’avais l’impression d’être en tourner dans les Prince Hotels du pays. *rires*
(* Note: la Golden Week est une semaine début mai avec de nombreux jours fériés japonais.)
Q : Comme un pèlerinage aux Prince Hotels Japonais. *rires*
HK : Exactement. Et c’était annuel !
Q : Je suis sûr que vous avez vécu tellement de choses au fil des ans, mais y-a-t-il eu des shows particulièrement mémorables ?
HK : Hmmm… Probablement la fois où j’ai joué avec Masako Nozawa (la comédienne de doublage de Gokû) à l’événement absolument impressionnant de course de chevaux du JRA. Avec la voix de Gokû, Masako a dit « Heya, tout le monde ! Merci d’être venu ! Kageyama est ici aujourd’hui aussi ! ». Ensuite, je suis intervenu et j’ai commencé à chanter « CHA-LA HEAD-CHA-LA ». En fait, il y a souvent des événements familiaux sur les grands hippodromes.
Q : Vous ET Masako Nozawa, ça a dû l’être spectaculaire… !
HK : Ensuite, si nous parlons d’expériences à l’étranger, je dirais la fois que j’ai joué « CHA-LA HEAD-CHA-LA » au « Salón del Manga » à Barcelone, en Espagne, et la foule a chanté le chœur – en japonais – avec moi ! J’ai été tellement époustouflé par la passion avec laquelle ils chantaient avec moi. C’était génial.
Je suis le chanteur de « CHA-LA HEAD-CHA-LA »
Q : Les fans sont plus énergiques que jamais, mais même si vous êtes dans la soixantaine maintenant, vous êtes toujours plein de vie et ne montrez aucun signe de ralentissement. Qu’est-ce qui vous motive le matin ?
HK : Je devrais dire « la curiosité ». Récemment, j’ai été un peu obsédé par le TOEIC*. Mes scores sont encore assez bas, cependant. *rires*
Je me disais que j’aimerais pouvoir parler un peu plus à la foule quand je fais des shows à l’étranger et c’est ce qui m’a amené à frapper à la porte d’une école de langue anglaise. J’ai toujours pensé que mon anglais était plutôt mauvais, mais quand vous vous immergez, c’est vraiment amusant.
(* Note: le TOEIC est un test international standardisé de maîtrise de l’anglais.)
Q : Avoir l’envie d’aller jusqu’au bout de votre curiosité est incroyable… ! Cela me vient maintenant, mais la curiosité joue également un rôle central dans Dragon Ball, n’est-ce pas ? C’est cette curiosité de se confronter à ceux qui sont plus forts que vous qui fait souvent avancer l’histoire. Et si c’est le cas, alors j’ai l’impression que le fait d’être le chanteur de la chanson thème était vraiment prédestiné.
HK : J’étais un fan de Dragon Ball avant d’être choisi pour chanter la chanson thème. Quand je me rendais à mon travail à temps partiel sur le chantier de construction, j’achetais le « Weekly Shōnen Jump » et j’étais excité en lisant les dernières aventures de Gokû et de ses amis.
Lorsqu’ils rencontraient un adversaire bien plus fort qu’eux, ils tombaient et déprimaient comme n’importe quelle personne normale. Ensuite, après s’être fait botter les fesses, ils s’entraînaient et s’entraînaient et finalement surmontaient tous les obstacles auxquels ils étaient confrontés en se battant ensemble. Leur processus de travail acharné et de remporter chaque victoire m’a inspiré à maintes reprises.
Q : C’est une histoire émancipatrice, sans aucun doute.
HK : Après la séparation de LAZY, nous entrions dans l’ère du métal japonais et les chanteurs avec des voix aiguës commencèrent à affluer. Au milieu d’eux, il y avait moi, avec ma voix légèrement rauque et empreinte de rage juvénile, qui n’était ni aiguë ni raffinée comme celle d’une pop star. J’étais vraiment inquiet de savoir par quel miracle je serais capable de construire une carrière.
Mais ensuite, j’ai eu la chance de rencontrer le côté brutal et pourtant raffiné de « CHA-LA HEAD-CHA-LA » et, au final, j’ai trouvé un sens à ma vie. Je n’aurais jamais pensé trouver une chanson qui corresponde si parfaitement à ma voix !
Il y a des fois pendant les shows du JAM Project où nous jouons « CHA-LA HEAD-CHA-LA » ensemble, mais même si Fuku (Yoshiki Fukuyama), Endoh (Masaaki Endoh) et Dani (Hiroshi Kitadani) sont tous des chanteurs formidables, quand ils chantent « CHA-LA HEAD-CHA-LA », ce n’est jamais tout à fait la même. Cela me fait toujours penser que c’est ma chanson. Vous pourriez dire que je ne suis même pas un chanteur d’anime, je suis littéralement le chanteur de « CHA-LA HEAD-CHA-LA » ! *rires*
Interview & Article : Hisashi Maeda
Photographie : Kayo Sekiguchi