Interview de Tatsuya NAGAMINE directeur du film Dragon Ball Super – Broly
« Dragon Ball Movie Frontline » : Interview de Tatsuya NAGAMINE
Sur le site officiel de Dragon Ball, depuis la fin de la diffusion de Dragon Ball Super et l’annonce du nouveau film « Dragon Ball Super – Broly » pour le 14 décembre 2018, les équipes du site ont ouvert une section mise à jour toutes les semaines nommées « Dragon Ball Movie Frontline » (DBMFL). Cette section est dédiée à toutes les questions liées aux films Dragon Ball, et avait commencé par nous représenter l’ensemble des films DB et DBZ. Elle nous donne également quelques commentaires du staff et du cast ici et là.
A cette occasion, le site a été interviewé le directeur du nouveau film, qui était anciennement directeur de la série TV Dragon Ball Super, Tatsuya NAGAMINE, qui pourrait bien révéler quelques informations sur le film Dragon Ball Super.
Comment le film a été planifié, l’extension de l’univers d’Akira Toriyama et encore pleins d’autres choses. Enjoy !
Interview de Tatsuya NAGAMINE directeur du film Dragon Ball Super – Broly
Dragon Ball Movie Frontline : Interview de Tatsuya Nagamine
Tatsuya NAGAMINE est le directeur du film Dragon Ball Super – Broly. Il a auparavant travaillé en tant que Directeur Série de la série TV Dragon Ball Super.

SVP, dîtes-nous comment vous avez connu Dragon Ball ?
J’ai 46 ans maintenant, donc je suis un fan de la première génération. Quand j’étais au collège, j’attendais impatiemment d’aller chercher le Weekly Shonen Jump sur le chemin de la maison au sortir de l’école. Et dans ma deuxième année de lycée, mes amis et moi réalisions des actions de Dragon Ball au Dojo. Nous crions encore « Kamehameha » à cet âge-là (rires). Car les garçons sont idiots, mais de manière gentille. Même maintenant je m’accroche à ce sentiment d’être un enfant naïf et béa tandis que je réalise l’anime.
Etiez-vous aussi un fan de première génération de la série TV Dragon Ball ?
Tous les mercredis à 7h de l’après-midi, toute ma famille la regardait tandis que nous dinions. J’étais tellement déçu si celle-ci n’était pas diffusée à cause du baseball (rires). La génération de mes parents n’avait pas grand intérêt dans les mangas et les anime, et ils regardaient seulement car ils n’avaient pas le choix quand les enfants regardaient, mais même comme ça, mes parents ne semblaient pas plus ennuyés que ça de continuer à regarder Dragon Ball. Je pense que c’est parce que l’apparence visuelle des gentils et des méchants les rendaient facilement reconnaissables. De plus, c’est une série d’actions, donc il est possible de la regarder et de l’apprécier, sachant qu’ils se battent car ce sont gentils et les méchants, sans trop s’inquiéter de l’histoire et de l’intrigue. Cette réalisation a influencé la façon dont je fais mes anime, et j’essaie de trouver l’optimum d’informations nécessaires pour toujours pouvoir apprécier une série, et permettre à tous les téléspectateurs d’avoir cette compréhension instantanée. Si vous êtes en train de faire un anime en vous disant que tous ceux qui vont le regarder savent déjà de quoi cela parle, personne ne regardera excepté ceux qui connaissent déjà les personnages et l’histoire. Si cela est diffusé à la TV, les gens changeront de chaîne, et les parents qui seront forcés d’emmener leurs enfants au cinéma vont s’endormir immédiatement. Je sais, quand je regarde la TV et que je zappe et que je tombe sur un anime, si les personnages sont juste debout, de dos en train de discuter, je finis par changer rapidement de chaîne. Cela ne pique pas ma curiosité. C’est plus facile de faire quelque chose quand vous partez du principe que tout le monde sait déjà ce que c’est, mais je pense que c’est mieux de ne pas laisser cette idée empêcher de faire les choses proprement. Cela pourrait être pris comme une façon pas très distinguée de réaliser des scènes, mais je pense qu’il est important que les personnages soient toujours de face, et qu’il y ait un personnage qui semble gentil et un qui semble méchant, et que vous puissiez dire en un coup d’œil qui est qui. Avec le nouvel anime Dragon Ball, j’essaie de m’assurer que ceux qui ne sont pas intéressés par la série puissent regarder également. Ce que je veux dire, c’est que je pense qu’il y a beaucoup de parents qui vont au cinéma avec leurs enfants, donc j’aimerai faire quelque chose qui fasse que les parents soient transportés par ce qu’ils voient. J’aimerais faire quelque chose qui ne leur fasse pas dire « ok, je vais faire la sieste », mais quelque chose que parents et enfants puissent apprécier ensemble. S’ils disent « c’était un bon film », et en parlent avec leurs enfants en rentrant à la maison, ce serait idéal.
Est-ce que la compréhension des personnages était déjà quelque chose que vous avez amplifié tandis que vous travailliez sur la série TV Dragon Ball Super ?
Oui, je l’ai fait. J’ai essayé de faire des personnages que l’on pouvait apprécier immédiatement, comme le sentiment d’être dans un magasin de bonbon. Pour les enfants, ils étaient des magasins de bonbon avec des bonbons très colorés et marrant. Je me rappelle que je restais bouche bée « Whoa ! » devant eux, mais je ne me rappelle aucun de leurs noms (rires). Je pense que les créateurs de bonbons travaillent tous les jours très durs pour trouver des moyens d’attirer les enfants. Je pense que ce sentiment est vital. Je veux que les autres puissent expérimenter ces mêmes moments de joie. Je suis dans le business de rendre les enfants heureux, après tout.
Quand avez-vous été choisis pour être le directeur de Dragon Ball Super – Broly ?
Pendant que j’étais directeur de la série TV Dragon Ball super. Je voulais rester jusqu’à la fin, mais ils ont insisté pour que je commence à travailler sur le film… donc j’ai laissé la suite de l’anime dans les mains du directeur suivant, Ryota Nakamura et j’ai porté tous mes efforts sur le film. Nakamura est vraiment talentueux, et le groupe de jeunes membres du staff était plein de talents également, donc je n’ai pas eu d’inquiétude. Toriyama a tout donné tandis qu’il créait l’arc Survie de l’Univers, et je pense qu’ils ont été capables de le finir de manière spectaculaire. Je jetais juste un coup d’œil de l’extérieur, mais il semble que tout le staff était transporté de joie pendant la réalisation de Dragon Ball Super, et leur excitation a atteint son comble tandis qu’ils approchaient de la fin. D’habitude, un épisode d’un anime prend 3500 à 4000 images, mais ils ont utilisé le double de cela pour le final. Je me disais « Quoi, le double ? Whoua ! » (rires) Réaliser plus que le nombre d’images prévu faisait également exploser le budget, donc c’est quelque chose de très contrôler. Dans le passé, j’ai une fois utilisé 4000 images pour un épisode de Magical DoReMi, et le directeur en chef est venu m’engueuler et m’a fait pleurer. Ces derniers temps, Toei Animation nous laisse le loisir de faire ce qu’il faut pour que le travail soit bien fait.
Nakamura disait qu’il s’était fait disputer pour avoir exagéré…
Bien, je veux toujours qu’il pousse encore plus loin. Savoir utiliser le nombre alloué d’images est un talent en soi. Ce n’est pas comme s’il y avait un surplus de gens talentueux qui leur permettrait de jeter les gens pour ça. Pour le film, il est intéressant de constater que nous avons rassemblé des gens avec une incroyable énergie. La qualité des dessins ne cesse d’augmenter, jusqu’au point où cela va exploser. Toei Animation nous a livré de nouveaux bureaux, et il y a tellement de jeunes, de talents individuels. C’est fou, mais dans le bon sens du terme, je pense (rires).
SVP donnez-nous vos impressions sur le scénario de Toriyama.
C’est peut-être présomptueux pour moi de dire ça, mais c’est vraiment le meilleur quand il s’agit de manga, non ? Et avec ce scénario, je peux voir qu’il a utilisé ses talents de production, d’art et de création de personnage, ainsi que son style d’écriture. Lire Dragon Ball décomposé en sommaire pourrait rendre l’histoire comme-ci comme ça, mais il brille réellement en créant des histoires très absorbantes quand il les transforme en manga. C’est pourquoi je pense que ce serait une énorme tâche pour tout le monde sauf Toriyama de faire cela. Même maintenant, je ressent la même excitation et battements de cœur que quand j’étais enfant, en train de lire le manga en temps réel dans le Jump… tout d’abord il y avait Dieu, puis Kaio au-dessus de lui et le Dragon World n’a fait que s’étendre. Et puis la partie suivante nous montrait Gokû qui était en fait un Saiyan, puis Freezer était présenté, un ennemi que même Kaio ne pouvait mâitriser… Je n’en pouvais plus ! Et je sens que ce nouveau film est en train de ramener tous ces sentiments encore une fois.
Comment vous y êtes-vous pris pour faire un film à partir du scénario de Toriyama ?
A l’exception des scènes d’action, nous avons adapté son scénario tel quel. Pourtant, alors que nous voulions être aussi respectueux que possible, le temps imparti au film est très court. Quand nous avons réalisé les premiers storyboards pour le scénario entier, le film qui devait durer 90 min en faisait le double. Assez pour deux films (rires). Essayer de condenser au maximum tout cela en aurait fait une suite de scènes, ce qui serait ennuyeux, donc j’ai discuté avec les producteurs et tout le monde impliqué pour réduire les scènes et le mettre au bon format. Notre objectif est de rester aussi proche du script de Toriyama que possible, donc nous avons pu augmenter un peu la durée du film.
Les nouveaux dessins et les styles d’arrière-plan montrés dans les images du film sont devenus un sujet majeur de discussion.
Nobuto Sue (illustration des arrières-plans) et moi-même avons travaillé ensemble sur le film One Piece : Film Z, et pour ce film je lui ai demandé de rester proche du style de Toriyama, mais de montrer aussi sa propre vision de ce monde. Et le résultat final était juste incroyable fantastique. J’ai aussi connu Naohiro Shintani (directeur de l’animation) sur le film One Piece : Film Z, et pour ce film, la première chose dont nous avons discuté était quel ressenti nous voulions donner. D’après mon expérience, vu que Dragon Ball est une série qui tourne depuis très longtemps, nous avons des impressions de comment il devrait être. Les mouvements pour lancer un « kamehameha » ou la mise en scène autour de la transformation en Super Saiyan sont des choses qui sont tellement connues qu’elles sont figées. Peut-être que ce serait bien de les laisser tel quel, mais se transformer ou lancer des rayons avec les mains sont des choses spéciales, donc je veux faire en sorte que la mise en scène pour cela soit spécial aussi. Le moment où j’en suis venu à me dire cela, c’est quand Toriyama nous a donné un manuel durant Dragon Ball Super sur comment devenir Super Saiyan. Il était dit que les personnages ressentaient des chatouilles dans leur dos, puis cette sensation explosait et ils devenaient Super Saiyan. Je me suis dit « C’est ça ! » Nous ne pouvons pas les créer sans partir de nos sens physiques de base. Se transformer aléatoirement sans raison, ce n’est pas bon. Quand j’étais enfant, et que je lançais un kamehameha ou que j’essayais de me transformer en Super Saiyan, j’y mettais toutes mes forces. Les personnages dans la série ne peuvent le faire comme ça, instantanément, non plus. Ils doivent également y mettre toute leur énergie sinon cela ne fonctionne pas. J’ai dit aux animateurs de ne pas regarder ce qui avait été fait précédemment, et je leur ai dit de dessiner ce qu’ils ressentaient quand ils utilisaient ces différentes techniques. S’il y a des incohérences entre comment Dragon Ball était avant et comment nous le présentons maintenant, et bien je pense qu’il vaut mieux faire abstraction du passé. Gokû a surpassé ses limites et évolué vers l’Ultra Instinct, donc nous devrions suivre également et faire évoluer le look également. A tous les niveaux, je veux que Dragon Ball utilise les dernières technologies et qu’il soit à la pointe des séries d’action… Nous ne traitons pas la série comme quelque chose d’intouchable, et nous souhaitons créer notre propre histoire divertissante sur Dragon Ball.
Quelles sont vos réflexions sur l’apparition de Broly dans le film ?
En fait, le premier film dans lequel Broly est apparu (Broly, le Super Guerrier) était dirigé par mon mentor, Shigeyasu Yamauchi. Quand j’ai entendu que Broly allait être présent, ça a été dur pour moi. Je me suis dit « Impossible que je sois plus fort que lui ! » (rires) Mais Toriyama a rempli Broly avec plus de personnalité qu’il n’en avait par le passé, donc je me tiens fermement aux bases, et je m’assure qu’il soit également incroyablement puissant. Je veux qu’il utilise toute une variété d’attaques, et juste ressentir une puissance accablante. Cette intensité a fait que j’ai beaucoup dessiné pour les storyboards, et les seules scènes d’actions de Broly prennent environ 300 à 400 pages (rires).
Que pouvez-vous nous dire sur les nouveaux personnages en plus de Broly ?
Les designs pour Chelye et Lemo sont vraiment géniaux. Chelye est une jeune délinquante. Elle n’agit que sur des sentiments superficiels, et elle finit par aider Broly sans penser aux conséquences, avec des résultats désastreux.
Lemo est un personnage profond également. Il a fait partie de l’armée de Freezer pendant des décennies, je pense donc qu’il a pu voir pleins d’enfants malheureux durant toutes ces années. Il y a vraiment un gouffre entre les sentiments de Chelye et ceux de Lemo au sujet de Broly. Lemo est un homme bon, donc il veut s’occuper de Broly, mais il est aussi au fait des propres limites de sa puissance. C’était un soldat médiocre, qui n’était pas fait pour le combat sur le front dans l’armée de Freezer, mais il a été influencé par sa rencontre avec Broly et voir chelye agir par instinct seulement a changé sa perception. Je pense que l’équilibre entre ces trois-là est vraiment incroyable. Je ne peux pas en dire plus sinon je vais dévoiler l’intrigue du film, mais l’histoire de ces trois-là est importante.
Quels rôles vont jouer Gokû, Vegeta et Freezer ?
Gokû, Vegeta et Freezer ont beaucoup de moments de gloire ! Gokû est déjà très proche du niveau des Dieux. Vegeta essaie vigoureusement de le rattraper. Et Freezer nous montre beaucoup d’évolution cette fois. Il a toujours été arrogant et a toujours eu beaucoup d’estime pour sa personne, mais depuis Beerus, Whis et les Zen’oh, il essaie de trouver comment redevenir le numéro 1. Peut-être qu’il complote pour augmenter sa puissance en cachette, avec l’ambition de passer au-dessus des Zen’oh un jour. Ou peut-être qu’il ne pourra pas les défier, je n’en suis pas sûr. Gokû est le même que d’habitude, annonçant, « je veux devenir plus fort », aussi simple que cela.
Dans le film, Dragon Ball Z – La Résurrection de ‘F’, Freezer s’est battu seul contre Gokû et Vegeta, mais si vous y pensez, cela lui a donné un grand désavantage. Donc je veux que vous tous attendiez avec impatience de voir comment Freezer va devenir l’ennemi de Gokû et de Vegeta cette fois-ci. A tous les niveaux, nous travaillons encore efficacement sur Dragon Ball super – Broly, et j’espère qu’il sera à la hauteur de toutes vos attentes. SVP attendez-le avec impatience !
Dragon Ball Super
Dragon Ball Super est une série animée japonaise produite par le studio Toei Animation. La série a été diffusée du 5 juillet 2015 au 25 mars 2018 sur la chaîne japonaise Fuji TV et depuis le 17 janvier 2017 sur Toonami en VF. Dragon Ball Super reprend quelques temps après la défaite de Majin Buu. La série commence par reprendre les films qui sont sortis au cinéma en 2013 et 2015, Dragon Ball Z : Battle of Gods et Dragon Ball Z : La Résurrection de ‘F’ avant de partir sur de l’inédit. La série va également d’une part introduire un certain nombre de nouveaux personnages, et d’autre part agrandir l’univers et la connaissance établie de Dragon Ball avec son lot de nouvelles transformations. La série est aussi adaptée en manga, dessinée par Toyotaro et prépublié depuis le 20 juin 2015 dans le magazine V-Jump au Japon. Un premier film Dragon Ball Super avec Broly en sortira le 14 décembre 2018 au Japon.
Source : Kanzenshuu
Traduction : Matthanor