DBZ Battle of Gods – Interview Akira Toriyama x Shōko Nakagawa
Il y a 9 ans, à quelques jours près, sortait le film évènement qui allait faire revivre la saga légendaire « Dragon Ball » : Dragon Ball Z Battle of Gods (ドラゴンボールZ 神と神, Doragon Bōru Zetto: Kami to Kami, Dragon Ball Z : Dieu et Dieu). Dans le cadre de la promotion de ce film, le site officiel consacrait plusieurs articles à sa création, et quelques interviews des acteurs, du staff etc. Ici, nous vous avons traduit l’interview de Akira Toriyama par Shōko Nakagawa du 30 mars 2013, ex-idole japonaise, qui a notamment était la seiyu du Poisson-Oracle dans le film.

DBZ Battle of Gods – Interview Akira Toriyama x Shōko Nakagawa
Toute l’humanité, et l’Univers, attendait cela. Merci beaucoup. Vous avez réalisé le rêve des enfants partout dans le monde !
SN : Avec Dragon Ball Z qui revient après un si long moment, on se dit, « ça fait longtemps que j’attends cela ! Oui ! », mais vu que vous avez été impliqué depuis le début, Toriyama-sensei, quel été le cœur du sujet du film ?
AT : Le thème est qu’il n’y a pas de thème ! A tous les niveaux, je pense qu’il est bon que les gens puissent se divertir en regardant [le film] jusqu’à la fin. Je l’ai écrit, pas pour que les gens soient émus, mais pour qu’ils chérissent ce sentiment de fraîcheur une fois qu’ils auront fini de le regarder. J’aime avoir des développements simples [dans l’histoire], pour que les enfants n’aient pas de difficultés à suivre, et je trouve qu’être totalement dévoué au divertissement, c’est mon rôle et mon trait de caractère. J’essaie d’éviter d’apprendre aux enfants des leçons moralisatrices.
SN : Pleins d’amis sont revenus, et quand j’ai vu le film, je me suis dit que c’était quelque chose qu’on ne pouvait avoir que dans Dragon Ball. Tous les développements étaient inconcevables, et je brulais d’amour. Cette fois, j’ai trouvé que Vegeta en particulier débordait d’amour !
AT : Au début de la sérialisation, Vegeta était un méchant, et je pensais en faire juste un vilain et que son histoire en finisse là, mais, au moment de l’écrire, je me suis dit que son sort de vilain qui disparaissait d’un coup était de manière inattendue inintéressante. Je ne pouvais pas imaginer qu’un type avec ce genre de coupe de cheveux deviendrait populaire, mais malgré cela, il obtenait plus de votes que Gokû dans les sondages de popularité, et même moi, je l’ai inconsciemment fait apparaitre de plus en plus. C’est un personnage avec une personnalité bien définie, qui possède une lourde présence avec une grande fierté et un désire de devenir toujours plus fort, donc je pouvais le dessiner sans difficultés. Quelque part, le personnage avançait tout seul, façon de parler. C’était amusant de dessiner des personnages comme Piccolo, Vegeta ou encore Mr Satan.
SN : En tant que fan, le fait que « tout le monde soit présent » parmi les personnages de Dragon Ball est vraiment quelque chose qui nous rend heureux !
AT : Les seuls points que je voulais vraiment ici étaient le Dieu de la Destruction et le super Saiyan God, ainsi que soient présents tous les autres. Aussi, la vérité est que, je voulais amener un peu de chaque personnage un peu plus.
SN : J’ai été émerveillé par le titre « Battle of Gods »[1].
AT : Les « dieux » que je dessine n’ont pas d’aura de puissance divine. (rires) Je veux des Dieux qui bavent en pensant à des Takoyaki tout comme n’importe quel humain.
Je n’aime pas les ennemis qui semblent incroyablement puissants, et j’ai déjà donné en ce qui concerne les ennemis humanoïdes, donc cette fois, j’ai regardé le chat que j’ai à la maison et je me suis dit : « Peut-être qu’il va finir comme ça. »
SN : J’ai eu le plaisir d’enregistrer avec la médaillée d’or au judo Kaori Matsumoto-san, mais alors que nous avons toutes les 2 une vie totalement différente, Matsumoto-san était une légende du monde du sport de combat, et moi qui suis juste une introvertie (hikikomori), nous avons quand même réussi par débuter notre première rencontre en parlant de sujets comme « Dragon Ball ».
Matsumoto-san, qui a suivi le chemin des sports de combat grâce à Dragon Ball ; Moi qui suis introvertie, mais grâce au dessin animé Dragon Ball, qui ai réalisé mon rêve de devenir une chanteuse de chansons d’anime, et pense que l’animation peut amener la paix dans le monde… Et même les américains que nous avons rencontré pour la première fois sont dans la même réflexion. Merci pour ça !
AT : Pour vous dire la vérité, personne [d’autre] dans ma famille n’a regardé Dragon Ball. (rires) Je suis aussi un introverti, je fais mon travail, je fabrique des maquettes… Au fait, à propos du Poisson-Oracle dans le film, je suis terriblement désolé des soucis que je vous ai causé en vous faisant venir juste pour avoir une ligne de dialogue.
SN : J’en ai trois ! J’ai regardé une fois et je me suis dit, « C’est tellement cohérent avec le monde de Toriyama ! » Le Poisson-Oracle apparaît un instant, et dit des choses un peu aléatoires, mais à travers cela, le destin de Gokû et de Beerus sont bouleversés, et j’étais excitée jusque dans mon âme d’avoir l’honneur d’être en charge de ce moment historique. Qu’avez-vous pensé quand vous l’avez vu Sensei ?
AT : C’était intéressant ! J’aurais bien aimé apporter un peu plus de vie dans les dialogues, mais je trouve que vous vous en êtes très bien tirées. Je me suis dit qu’il y avait tellement de scènes de combat, c’était incroyable !
SN : Dragon Ball, spécifiquement – manga, dessin animé, et films – quand je les vois, cela semble toujours frais, ça ne vieillit pas, et avec ce film, il y avait des choses que tout le monde avait envie de voir, et des choses que personne ne pouvait imaginer, le tout-en-un, donc je pense qu’ils seront excités, mais y-a-t-il des choses que vous recommandez, Sensei ?
AT : Je pense que la première chose, ce sont les scènes de combats qui sont bien meilleures que ce que j’avais imaginé quand j’écrivais l’histoire.
Le staff a travaillé dur et bien pour le réaliser et j’en suis content. Mais j’aime encore plus les scènes inconséquentes. D’une certaine façon, j’aime le sentiment de mettre tout mon cœur et mon âme dans les personnages qui n’ont pas à être ici. Par exemple, je n’avais pas imaginé le Poisson-Oracle avoir cette taille. Je l’avais imaginé beaucoup plus grand qu’un être humain. Mais, vu que je ne l’ai pas dessiné à l’échelle, il a fini par avoir cette taille. (rires)
SN : Qu’aimeriez-vous que les enfants ressentent quand ils vont voir le film ? Après tout, à cette époque [pendant laquelle la série est sortie], les enfants n’avaient pas de PC ou d’internet, et l’animation était faite avec des celluloïdes, pas de manière numérique. Maintenant que nous sommes dans les années 2000, plein de choses ont changé, et je pense qu’il y a même des enfants qui vont voir Dragon Ball pour la première fois.
AT : Les dessin animés récents ont aussi des personnages qui ont des relations de plus en plus complexes, mais dans cette perspective, je développe simplement des choses en laissant un zeste de Shōwa[2], et donc je serai le plus heureux s’ils comprenaient l’amusement lié aux personnages. Quelque chose d’aussi simple et pur n’est pas fait très souvent, donc j’aimerais qu’ils s’amusent simplement en regardant quelque chose de facile à comprendre !!
SN : C’est un travail incroyable que les parents et les enfants peuvent apprécier de la même façon avec excitation ! Il semblerait que ça soit le catalyseur qui rapproche les enfants de leurs parents. J’ai l’impression que la paix peut arriver sur l’univers grâce à ce film !
AT : J’ai toujours fait attention à dessiner en ayant toujours en tête que je spectateurs ne devaient jamais se sentir mal. Je n’aime pas quand quelque chose finit sur une note sombre. Par-dessus tout, j’apprécierais grandement qu’ils soient très contents !
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[1] Ici, Nakagawa utilise le titre japonais « Kami to Kami »
[2] Le règne de l’empereur Hirohito (25 décembre 1926 – 7 janvier 1989). Cette ère finira juste quelques mois avant la fin de l’anime Dragon Ball et le début de DBZ.
Source et remerciements : Kanzenshuu