Akira Toriyama Super Interview – Daizenshuu 5 TV Animation part 2 - 1995 - Dragon Ball Super - France
Akira Toriyama Super Interview – Daizenshuu 5 TV Animation part 2 - 1995
Akira Toriyama Super Interview – Daizenshuu 5 TV Animation part 2 - 1995

Akira Toriyama Super Interview – Daizenshuu 5 TV Animation part 2 – 1995

Akira Toriyama Super Interview – Daizenshuu 5 TV Animation part 2 – 1995

Akira Toriyama emploie ses talents dans un tas de domaines, des mangas à l’animation en passant par les jeux vidéo. Pourtant, maintenant qu’Akira Toriyama recharge ses batteries (suite à la fin de la sérialisation de Dragon Ball – ndlr), à quoi pense-t-il, et que veut-il faire ? Ici, il nous parle de son admiration pour l’animation, avec ses nombreuses possibilités, ainsi que ses rêves d’atteindre ses aspirations par ses propres moyens. Le rêve d’Akira Toriyama  a débuté pour un jour devenir réalité…

Akira Toriyama Super Interview – Daizenshuu 5 TV Animation part 2 - 1995
Akira Toriyama Super Interview – Daizenshuu 5 TV Animation part 2 – 1995

Akira Toriyama Super Interview – Daizenshuu 5 TV Animation part 2 – 1995

5ème round – Pousser les possibilités

Toriyama Super Interview Daizenshuu 5

Q : Y-a-t-il eu un changement dans la communauté de fans qui a accompagné Dragon Ball lors de l’animation ?

T : Je ne l’ai pas ressenti fortement. Là où j’ai « peut-être senti un léger changement », cela concernait les fans des comédiens de doublage et les fans féminines qui ont augmenté.

Q : Lisez-vous les courriers des fans ?

T : Pas tous, mais oui je les lis.

Q : Quelles sortes de lettres recevez-vous le plus souvent ?

T : Les filles écrivent le plus souvent à propos d’elles-mêmes. « J’ai tel âge, mon signe astrologique est… » Aussi, elles font des tas de cœurs. (rires) Les garçons sont plus directs : « Il faut mettre ce genre de méchant » et des choses comme ça.

Q : Utilisez-vous ce genre d’opinions de fans dans votre œuvre originale ?

T : Oui, dans le fait de « trahir les attentes des fans ». Par exemple, quand j’ai beaucoup de « Ne tuez pas Vegeta », je le tue délibérément. (rires)

Q : J’aimerais vous parler de l’anime TV Dragon Ball Z. L’histoire est entrée dans sa seconde moitié. Y-a-t-il quoi que ce soit qui vous ai laissé une profonde impression ?

T : Dans les scènes dans lesquelles apparaissent Gokû, Gohan et Goten, Masako Nozawa-san joue les trois rôles, seule. Quand j’ai entendu ça de la part de mon éditeur, je me suis dit, « c’est incroyable ! » Bien sûr, il n’y avait aucun moyen de le faire quand les voix des trois personnages s’entrelaçaient, mais quand elle les jouait séparément, j’ai entendu qu’elle les jouait en changeant sa voix à la demande. And puis j’ai entendu, « elle joue vraiment Gohan enfant et Goten avec deux voix différentes », et j’étais encore plus épaté. Dans mon esprit, je m’étais dit que quand Gohan serait devenu un adolescent, elle ferait une voix plus mature et utiliserait l’ancienne voix de Gohan pour jouer Goten, mais elle l’a joué à sa manière.

Q : La voix de Gokû adulte est probablement différente aussi de celle du jeune Gohan et de Goten, alors.

T : Je pense que c’est probablement le cas. Je trouve que la voix de Gokû adulte a quelque chose de malicieux.

Q : Dans votre esprit, Sensei, les voix de Gohan et de Goten sont aussi celles de Nozawa-san ?

T : En fait, je m’étais demandé ce qu’ils allaient faire de ça, mais Nozawa-san les a faites, et je me suis dit « Gohan et Goten sont aussi Nozawa-san, après tout ».

Q : Dans le même esprit, les voix de Trunks enfant et adolescent sont aussi réalisées par Takeshi Kusao-san, non ?

T : C’était difficile de se décider sur la voix de Trunks. Apparemment, le producteur de Toei Animation a consulté le département éditorial, en disant, « Il serait peut-être mieux d’avancer avec la voix d’un nouveau comédien ». En ce temps-là, la sérialisation était toujours en cours, mais peut-être que l’histoire atteindrait un point où le jeune Trunks grandirait et aurait le même âge que Trunks adolescent venant du futur. Donc, si nous changions la voix, ce serait bizarre. Les choses se sont finalement résolues en laissant Kusao-san faire son travail. Une fois que je l’ai entendu deux ou trois, je me suis dit « ça le fait ».

Q : Avec l’apparence de Goten et du jeune Trunks, il semblerait que le nombre de gags montrés entre les scènes de combat et autres ait augmenté.

T : C’est aussi un moyen de « cacher mes faiblesses » (rires). Si cela devient trop dramatique, et qu’il n’y a que des développements sérieux, on dirait que ma propre pression sanguine explose, et personnellement je n’aime pas ça beaucoup. Je pense que les mangas doivent entièrement être divertissant.

Toriyama Super Interview Daizenshuu 5
Toriyama Super Interview Daizenshuu 5

Q : La fusion était un exemple typique de cela ?

T : Ceci, j’ai vraiment eu du plaisir à l’écrire. Ça faisait longtemps que je n’avais pas dessiné quelque chose avec une ambiance si légère.

Q : Avez-vous pratiqué vous-même la fusion ?

T : Oui ! (rires) avec les mouvements de main, ne pas y arriver et se dire « comme ça ? » et marmonner pour moi-même « je me demande combien de pas il faudrait ». Vous comprendriez si vous pratiquiez la pose de la fusion, mais il faut faire tous les mouvements sur trois pas.

Q : Est-ce que vos enfants le font aussi à la maison ?

T : Oui. Il semblerait qu’ils s’amusent bien avec la fusion.

Q : Est-ce que vos enfants vous ont donné leur opinion ou autre quand ils l’ont vu à la TV ?

T : Celui-là (ndlr : le fils de Toriyama) semble être au courant de ça… ou du moins, il semble comprendre que j’ai dessiné Dragon Ball, mais il ne semble pas comprendre que je ne fais pas ce qui passe à la TV (les images et autres). « Papa, comment se fait-il que je ne te vois jamais dessiner quelque chose comme ça, alors que c’est ton travail ? » donc je dois lui expliquer « ceci est dessiné par une autre entreprise ». Récemment, pourtant, il semble avoir compris.

Q : Et sinon, jouez-vous aux jeux vidéo ?

T : Je joue un peu. Il n’y a pas longtemps, j’ai joué au jeu Playstation, Takken chez Katsura-kun (ndlr : Masakazu Katsura). Mais je suis très mauvais. Je ne vous donnerai pas les résultats. (rires) Je n’aime pas beaucoup les jeux de combat.

Q : Quel genre de jeux aimez-vous ?

T : Je jouais beaucoup à des RPG quand j’étais petit, mais quand vous commencez un RPG, cela prend énormément de temps. Donc j’aime les jeux comme les jeux d’action que vous branchez et jouez. Récemment, je jouais à Super Donkey Kong avec mes enfants. Quand Katsura-kun est venu chez moi, je lui ai dit « bon sang, je n’arrive pas à la fin » et il m’a répondu « Donc je vais t’amener à la fin ! » C’est un vrai joueur. (éclate de rire)

Q : Vous êtes très proche de Katsura-sensei, n’est-ce pas ?

T : Je connais Katsura-kun depuis qu’il a porté un uniforme d’écolier. Donc oui, nous sommes très proches.

Q : Y-a-t-il quelque chose que vous aimeriez faire avec les moyens de l’animation plutôt que des mangas ?

T : Avec l’animation, vous pouvez tout faire dans une certaine mesure, donc j’aimerais faire une histoire originale pour l’animation, et la faire animée. Cette pensée m’accompagne tout le temps.

Q : J’ai entendu que vous aimiez les jouets.

T : Oui. Je vais tout le temps au magasin de jouets. J’ai même une pièce pleine de maquettes.

Q : Celles qui ne sont pas encore construites ?

T : Avec les maquettes, si vous ne les achetez pas de suite, elles peuvent vite être en fin de production. Donc je les achète, en pensant, « si je décide de l’acheter plus tard, je n’aurais peut-être pas de chance », et avant d’y réfléchir, ça finit comme cela. (rires)

Q : Comment vous sentez-vous quand vous voyez vos personnages en trois dimensions ?

T : Faire un objet en trois dimensions, basé sur un personnage en deux dimensions est différent de faire un objet en trois dimensions, basé sur une personne réelle. À cause de cela, je suis très regardant concernant certains aspects, « de façon réaliste, ces narines, ce n’est pas possible ». Pour les machines, j’ai dessiné un avion appelé le « Lady Bee / Queen Bee » pour la série « Gulliver Boy », et quand je l’ai vu en trois dimensions, j’ai vu qu’il était possible de le concevoir très logiquement : « vous pouvez rentrer par ici, et cette partie s’allume. »

Q : Et qu’en est-il des machines en mouvement dans l’animation ?

T : L’aspect « Machines en mouvement » dans l’animation est sympathique. Surtout dans les scènes où elles réalisent une variété de mouvements, je me sens incroyablement envieux, vu qu’il y a des limites sur ce qu’elles peuvent faire dans les mangas.

Q : Est-ce que concevoir des personnages de jeux vidéo est différent de penser des personnages de manga ou d’animation ?

T : Oui, vraiment.

Q : Même pour Dragon Quest, il y a une grosse différence entre les personnages de la TV et du jeu, non ?

T : Quand c’est ultimement prévu pour faire un jeux vidéo, les sprites des personnages sont petits, donc vous pouvez faire des designs de personnages très complexes. Ce n’est pas comme si cela allait être dessiné en manga et ensuite développé., et cela ne sera pas dessiné en animation, donc vous pouvez ignorer l’aspect « ce sera vraiment pénible si je le fais comme cela ». Vous devez juste leur donner un design avec un élément qui permet de dire « c’est ce personnage » même s’il est petit. L’animation est similaire, je suppose. Par exemple, avoir une personne noire, une personne marron, ou dans des cas extrêmes, une personne violette. Pour les personnages où, dans les mangas, j’évite d’utiliser des trames parce que c’est pénible, mais je les utilise dans l’animation afin de mettre en lumière leurs caractéristiques individuelles.

Q : Comme les personnages avec beaucoup d’encre noir ?

T : Oui, comme les personnages avec beaucoup de noir. (rires) Dans les jeux, je fais des tenues et d’autres choses où je me dis « ce sera pénible » si je devais dessiner tout cela moi-même. Donc, pour l’animation, je dessine un compromis entre les jeux vidéo et le manga, juste ce qu’il faut pour ne pas que les animateurs aient à se contraindre.

Q : Quand vous imaginez des personnages, les pensez-vous en couleur ?

T : Je les pense basiquement en une seule couleur. Puis, je décide, « c’est ce genre de personnage », et une image de la couleur principale fait son chemin dans mon esprit. Toutefois, il finit parfois de manière totalement différente quand vient le moment de le colorier.

Q : Est-ce que l’équipe d’animation vous pose parfois des questions sur les couleurs de certaines parties qui n’apparaissent pas en couleur dans l’œuvre originale ?

T : Oui. À la fin de Dragon Ball, il n’y en avait plus beaucoup, mais de l’arc Cell à l’arc Buu, il n’y avait pas du tout de couleur, et on me consultait, « quelle sorte de couleur devrions-nous mettre sur cela ? ». Donc, il y avait des allers-retours avec eux qui coloriaient comme ils le voulaient et moi qui faisait quelques ajustements.

Q : Enfin, j’ai entendu que Dragon Ball va continuer à être diffusé à la TV avec une histoire originale, qu’en pensez-vous ?

T : Je n’ai pas touché à l’histoire pour l’instant, donc je dirais que je suis vraiment enthousiasmé par cela, et « je peux l’apprécier comme simple spectateur ! ». SVP tout le monde, jetez-y aussi un coup d’œil !

(5 juin 1995 chez Akira Toriyama)

Sources : Daizenshuu 5 – Trad US Kanzenshuu

Trad FR : Matthanor

À propos Matthanor

Fan depuis toujours de Dragon Ball, j'ai grandi avec le Club Dorothée et avec tous les anime de légende, diffusés pour la première fois en France à ce moment-là. Je suis fan de l'intelligence que Toriyama met dans ses œuvres et notamment j'adore découvrir de nouvelles illustrations et vous traduire tout un tas d'interviews le concernant. Fait rare : j'aime bien Dragon Ball GT !


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